La CCAM n'est pas parfaite, les médecins ont pu le constater depuis qu'elle a été mise en place.
Dans notre spécialité, nous, ORL, subissons un certain nombre d'avanies, dont la correction semble impossible, comme si les erreurs de départ étaient gravées à jamais dans le marbre.
Parmi celles-ci, la cotation de la prise en charge des épistaxis est caricaturale, notamment « l'hémostase intranasale par cautérisation ou électrocoagulation, par endoscopie », généreusement tarifée à 23,25 euros, c'est-à -dire 25 centimes d'euros de plus qu'une simple consultation.
Plus fort encore, le tamponnement nasal antérieur, geste d'urgence courant et salvateur, est valorisé à 24,14 euros quand il est réalisé par le spécialiste ORL, alors qu'il se monte à 51,02 euros quand il est réalisé de la même manière par le médecin généraliste ou le pédiatre.
Tout récemment, un rapport de l'ANSM (Rapport sur les anticoagulants en France : Etat des lieux en 2014 et recommandations de surveillance) qualifie de « non graves » certaines complications des traitements anticoagulants, en citant à ce propos les épistaxis.
Nous, ORL, savons parfaitement qu'un certain nombre d'épistaxis, et notamment celles qui sont consécutives à ces traitements anticoagulants, doivent faire l'objet d'une prise en charge précise, chronophage et efficace dès le départ, faute de quoi peut apparaître une déglobulisation mettant en jeu le pronostic vital, au terme d'une escalade thérapeutique et d'une débauche de moyens.
Face à cette méconnaissance de la réalité du terrain, et compte tenu de la grande fréquence de ces complications rhinologiques, il est temps, que les ORL, rappellent les dangers potentiels de ces traitements.
Dans un premier temps, il est demandé à tous les ORL de déclarer systématiquement chacune de ces épistaxis sous anticoagulants (quels qu'ils soient - y compris les antiagrégants) sur le site de l'ANSM, rubrique : « évènements indésirables ». Cela ne prend que quelques minutes.
Cette démarche a pour but :
-* de montrer la fréquence de ces évènements indésirables,
-* de répertorier, au moyen d'un registre, les situations potentiellement létales,
-* d'évaluer par là -même, le coût induit sans pour autant remettre en cause le rapport bénéfice/risque, du moins si les indications sont conformes aux recommandations.
Dans un deuxième temps, des actions de révision de la nomenclature seront menées.
Seule votre mobilisation au quotidien donnera du poids et un sens à cette démarche, nous comptons sur votre implication.
EN PRATIQUE :
-#  Téléchargez le formulaire de déclaration ci-dessous
-#  Renseignez le document en ligne
-#  Dans le cadre en haut à droite "CRPV", renseigner le numéro de votre département, l'adresse mail du centre de pharmacovigilance apparaîtra cliquer sur "envoyer"
-#  Envoyer un double au SNORL en cliquant ici
Le BUREAU du SNORL
Date de rédaction : 11 juillet 2014 10 h 09
Date de modification : 11 juillet 2014 22 h 09 min